Données officielles des comptes financiers de l'Université d'Orléans

Publié le par SLU Orléans

Les données globales des comptes financiers de chaque université sont publiées, et consultables par tout le monde... lorsque l'on sait où les trouver. On connait ainsi, pour chaque université, les balances recettes / dépenses, pour ce qui concerne le fonctionnement et les investissements. Pour exemple, en p112 du PAP 2016 (Projet Annuel de performance) "recherche et enseignement supérieur", téléchargeable ICI, se trouvent les chiffres de toutes les universités, pour 2014... Qu'en est-il de l'Université d'Orléans, pour les 4 années 2012 à 2015? Yann Bisiou, Maitre de Conférence à l'Université Paul Valery - Montpellier 3, et ancien membre du CA de son Université, manie fort bien ce type de document et il a accepté de nous en faire le bilan, d’après les PAP publics disponibles.

Données officielles  des comptes financiers de l'Université d'Orléans

L’université d’Orléans a donc payé le prix de l’autonomie (2011) et d’un passage aux RCE
peu favorable. En 2012, un an après le passage aux RCE, le déficit était de presque 1,7
millions d’euros. L’augmentation très forte de la dotation en 2013 (+1,638M€, colonne "variation") a permis à l’université de se rétablir et même de dégager un très fort excédent de fonctionnement en 2014 (+2,5M€). Alors qu’elle sortait fragilisée du processus de RCE qui l’avait mise en déficit en 2012, l’université a dû faire face à une baisse de sa dotation de fonctionnement en 2015 et d’une hausse des cotisations patronales sur les salaires décidée par l’État.

D'une façon quasi-mécanique, tous les 3/5 ans, les universités sont en déficit et il faut geler des postes pour couvrir le GVT (Glissement Vieillesse Technicité). Cette situation n'est pas critique ni conjoncturelle, elle est récurrente et s'explique d'abord par le désengagement de l'État et des charges nouvelles imposées par l'État. Qu'est-ce qui justifie que l'université soit soudain dans un état critique? Une sous estimation des charges? A ce propos, relire le billet de Yann Bisiou sur son Blog "Sup en maintenance", ICI.

Il nous faudra donc, comme les autres (hier Montpellier et Versailles-St Quentin, aujourd'hui Dijon, Reims et Toulouse III, etc...), "geler" des postes pour retourner à l'équilibre, alors que le nombre d'étudiants croissant (cf. colonne "Nombre d'étudiants") appelle au contraire au recrutement. Difficulté supplémentaire pour l'Université d'Orléans : c'est une université de taille "intermédiaire" (avant, on disait "de taille moyenne"...), sur multi-sites, à qui on demande donc de réaliser un "maillage" sur une zone de territoire assez vaste. Ainsi, en plus de la "maison-mère", des antennes universitaires existent sur 4 sites différents (Bourges, Chartres, Issoudun et Chateauroux), et elle gère 6 ESPE (un dans chaque département de la Région, y compris Tours et Blois). A titre de comparaison, L'Université F. Rabelais de Tours, la deuxième université de l'Académie, ne gène qu'une seule antenne, celle de Blois.

Cartes des sites universitaires gérés par l'Université d'Orleans. (source : site web UO)

Cartes des sites universitaires gérés par l'Université d'Orleans. (source : site web UO)

Le déficit 2015, évoqué par Ary Bruand sur son site de campagne, s’explique pour plus de la moitié par la baisse de la dotation de l’état (-230.102 € entre 2014 et 2015). Le cumul des écart "investissement + fonctionnement" pour 2015 dépasse les 6 millions de déficit... pour autant, on est loin des 12M€ annoncés... Le "trou" s'est donc creusé en 2016?...

Cette quasi-multiplication par 3, la dernière année, des recettes et dépenses d'investissement est surprenante. D'où vient cette "explosion"? Un gros projet ou un PPP (Partenariat Public Privé) a-t-il pu "plomber" nos finances, comme cela a été le cas pour d'autres université?

Y a t il eu un transfert inapproprié des dépenses de fonctionnement vers l'investissement ?

Y a t il eu "régularisation" d'opérations comptables qui génèrent un déficit mais uniquement de nature "comptable", comme par exemple lorsque du matériel (voitures, ordinateurs, etc...) acheté il y a 10 ans, n'a pas été sorti de la comptabilité depuis, et lorsqu'il devient vraiment obsolète, et qu'il est "sorti" de la comptabilité, on est fasse à une perte... comptable, mais pas réelle?

Bref, d'où vient ce fameux déficit de 12 M? Résorber ce déficit sera sans doute douloureux ; il est important que chacun en comprenne l'origine. Comme le suggérait un peu plus tôt dans la journée Mag Centre, la publication du rapport de l'audit financier, demandée par Ary Bruand à l'IGAENR devient une nécessité... D'autres universités ont eu ce courage et l'ont publié, pourquoi pas nous?

Mise à Jour : Ary Bruand vient de communiquer la note d'étape produite par l'Inspection Générale de l' Éducation Nationale et de l'Enseignement Supérieur (IGAENR) à tous les personnels de l'université.

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